Nathalie CHABROUD, Présidente
Orthophoniste depuis 2016 car, avant ce métier qui me pousse à m’interroger dans de nombreuses dimensions, j’ai d’abord vécu le quotidien de 2 autres métiers bien différents.
Attirée par le monde des livres depuis toujours, j’ai d’abord été libraire pendant 8 ans. Puis j’ai quitté le commerce pour les bureaux d’une société de financiers - où je gagnais beaucoup plus qu’aujourd’hui en travaillant beaucoup moins ! C’est pourtant là que j’ai choisi de faire un métier utile aux autres et que j’ai repris mes études.
J’exerce à Paris, dans un cabinet paramédical. Je profite de la liberté qu’offrent les professions libérales quant à l’organisation de mon temps de travail. J’ai aussi rapidement découvert l’envers du décor de ce type d’exercice… Le projet de la réforme des retraites en 2019 fut un choc violent. Il a éveillé une part de résistance en moi, et m’a fait découvrir ORA.
Je n'avais jamais eu d'engagement associatif, voici que je me lance dans plusieurs associations, à titre personnel et professionnel... La crise de la quarantaine, peut-être !
Chez ORA, j'aime l’énergie, la curiosité, l’esprit « poil à gratter » et le respect des opinions divergentes. C’est pour moi un lieu de liberté ouvert aux échanges interprofessionnels, où il n’y a pas de sujet tabou, et dont la pierre angulaire reste toujours la réflexion. La ligne directrice est de réunir et transmettre des informations factuelles à l’ensemble de la profession pour que chaque individu puisse ensuite se faire sa propre opinion. Je trouve cette démarche précieuse et je suis heureuse d’avoir l’opportunité d’apporter ma pierre à l’édifice.
Armelle PELLEGRIS, Secrétaire générale
Diplômée de l'école de Lyon en 2005, après avoir envisagé une carrière dans la recherche en biologie, l'orthophonie n'était pas une vocation pour moi. Elle a pourtant été une révélation, car elle permet de toucher à tant de domaines qui m'intéressent : la linguistique et la communication bien sûr, mais aussi les sciences humaines, la psychologie ou encore les sciences fondamentales ! Et c'est ce que j'aime également dans ma pratique quotidienne : étant installée depuis 13 ans maintenant en libéral dans une bourgade rurale, j'ai la chance d'avoir une pratique très diversifiée et une patientèle variée, auprès de laquelle je peux (et ne veux) pas être juste une technicienne.
Jusqu'à l'année dernière, je pratiquais paisiblement et sans trop m'inquiéter de l'avenir, m'adaptant bon gré mal gré aux évolutions techniques et administratives de notre profession. Puis la réforme des retraites est arrivée, et je me suis réveillée. Je me suis révoltée. J'ai cherché des personnes auprès de qui lutter. C'est ainsi que j'ai découvert ORA, et le travail titanesque fourni par les membres de l'association pour bâtir un argumentaire cohérent, fouillé et sérieux sur un sujet hautement passionnel. En me renseignant plus avant, j'ai pu constater que cette curiosité rigoureuse avait également été appliquée dans le traitement d'autres sujets tout aussi complexes et importants pour notre profession. C'est cette philosophie, ne pas basculer dans le passionnel et la réaction immédiate mais chercher de l'information pour donner à penser, qui m'a poussée à m'engager à leur côté. Car au fil de mes engagements associatifs, j'ai toujours suivi ce précieux conseil : « ne te demande pas ce que ton asso peut faire pour toi, demande-toi plutôt ce que tu peux faire pour ton asso ».
Lise Alary, Trésorière
Après 9 ans d'exercice en libéral sur la planète Mars (celle des Bouches-du-Rhône) je reviens aux sources en
Loire-Atlantique. Travailler en zone paupérisée, au contact d'une population défavorisée fait comprendre les disparités qui existent en terme de soins, même en France, et oblige également à se
serrer les coudes entre professionnels de santé. C'est dans cette optique que je conçois l'orthophonie : un soin apporté à des personnes fragilisées par leurs différences (handicap, trouble du
langage) et auxquelles on apporte une aide sans condition de ressource.
ORA est une aventure humaine qui répond à mon besoin d'engagement pour que les patients puissent être pris en considération individuellement et pour que nous, soignants, nous puissions garder notre liberté d'exercer dans les meilleures conditions.
ORA, est un espace de réflexion collectif, avec cette volonté de réfléchir et d'apporter de la matière pour pouvoir
ensuite agir, plus librement, en conscience.
Je pense que nous gagnons à échanger avec les autres professionnels de santé et à créer des passerelles. J'intègre d'ailleurs dès la rentrée une Maison de Santé dans cette optique de soins
coordonnés...
Voilà pourquoi j'ai décidé d'intégrer l'équipe et que j'encourage tout petit poisson ortho (ou non) à nous rejoindre...
Dominique PIERI MICHELOSI, Secrétaire Générale Adjointe
Dopi Mido sur les réseaux sociaux, je suis une orthophoniste de l’an 2000. Autant dire que l’avenir s’annonçait encore radieux à l’aube du nouveau millénaire. J’ai embrassé cette profession par passion, heureuse de trouver enfin un cadre à mes centres d’intérêts multiples et à mon souhait d’avoir un métier chargé de sens. Je me suis expatriée, je suis revenue, je suis repartie et j’ai ouvert ainsi ma réflexion à des pratiques et des conceptions différentes de l’orthophonie. J’ai vu qu’en dehors des dogmes établis et transmis en France, il existait bien d’autres réalités, bien d’autres façons de concevoir l’orthophonie, dont nous pourrions nous inspirer ou dont nous devrions nous méfier… Mon exercice a toujours été libéral, avec quelques années en mixte. J’ai fui l’hôpital public à une époque où on ne parlait pas encore des conditions maltraitantes qui y prévalent, aussi bien dans l’exercice que dans la reconnaissance de nos fonctions. J’exerce dans une très grande ville, et je suis confrontée aux difficultés grandissantes que nous connaissons tous : difficulté d’accès aux soins et réformes aberrantes, pressions administratives, financières et morales…
J’ai trouvé en rejoignant ORA un espace où enfin il était possible d’aborder tous les sujets, d’émettre tous les avis et surtout de réfléchir, de proposer et d’agir. Quelle formidable bouffée d’air et quel espoir enfin ! Notre métier est indispensable et utile à la société, les orthophonistes sont des professionnels d’une grande expertise. Et pourtant jamais nous n’avons été autant en danger : toutes les instances, toutes les tutelles bafouent nos compétences et piétinent nos droits. Cela m’est insupportable et j’ai besoin de défendre notre profession : double PEC, réforme des retraites, exercice au quotidien, respect des droits du patient et de l’orthophoniste, amélioration des pratiques et de la formation, bien-être au travail et burn-out… La liste est longue et ne doit pas faire oublier que c’est l’entièreté de notre système de santé qui subit des assauts mortifères. ORA m’a permis de donner une forme à un engagement qui manquait à ma vie d’orthophoniste, d’être active face à toutes ces problématiques. Fouineuse, obstinée et attachée à la probité, j’exècre la doctrine, surtout lorsqu’elle ne sert pas les intérêts généraux, quel que soit le domaine. J’aime donc tout particulièrement vérifier les informations et les confronter aux injonctions que nous recevons. Je ne peux plus être simple spectatrice du naufrage majeur auquel nous assistons, alors j’écope et je veux croire qu’à plusieurs, même à la petite cuiller, on peut réussir à vider les cales et rester à flot, voire voguer à nouveau le vent en poupe.
Christian BELLONE
Je suis une minorité visible : un homme dans un métier de femmes… diplômé de l’Ecole de Nice en 1979, j’exerce depuis cette date avec bonheur. Ma formation m’a conduit à rejeter les approches classiques pour me diriger vers une dimension beaucoup plus relationnelle, ce qui me vaut une réputation de pratique trop « psy »… J’ai complété mon CCO (bac+3, à l’époque !) par la technique des associations de Chassagny puis un D.U. de psychopathologie des processus cognitifs et un D.U. de neuropsychologie. Passionné de littérature, je suis également animateur d’ateliers d’écriture dans la lignée d’Elisabeth Bing. Enfin, j’enseigne les techniques de rééducation du langage écrit depuis 1992 dans l’Ecole qui m’a formé et c’est un immense plaisir que de transmettre aux jeunes générations un peu de ce que j’ai recueilli au fil des ans !
Fabienne OUDIN
Je suis arrivée en orthophonie par hasard, alors que je me destinais à une carrière d’assistante de direction trilingue (Secrétaire du boss quoi...). Mais toute petite je rêvais d’être « docteur sur les accidents » (bref urgentiste). La peur du sang m’a fait abandonner cette voie et un jour de terminale, paf ! Le mot Orthophoniste est venu claquer dans le tympan de mes rêves de soignant.
Sortie en 1994 de l’école de Paris, je n’ai jamais quitté le libéral. Installée en région parisienne, sur les terres de Mickey, je nourris le doux espoir de partir plus au vert. En 26 ans j’ai eu le temps de faire « des tas » de formations dans tout plein de domaines passionnants (ou moins) mais celles qui marquent le plus ma pratique au quotidien sont la gestion mentale, l’hypnose conversationnelle et la médiation avec animal. J’aime mon métier, la diversité des prises en charge, la liberté qu’il offre. Je ne saurais rien faire d’autre.
J’ai toujours été une révoltée. L’injustice me fait voir rouge. Dans la défense des plus faibles, des sans voix, c’est dans la cause animale que je me retrouve. Et voilà que la réforme des retraites arrive: c’est une goutte de trop et je ne peux faire autrement que de m’investir dans ce combat. J’y rencontre des gens formidables, investis dans une réflexion sur l’orthophonie et qui cherchent d’autres points de vue. Et donc je me retrouve chez ORA!
Une nouvelle aventure dans laquelle je vais apprendre à chercher, à argumenter et à construire.
Natacha LABBE
Orthophoniste diplômée en 2009 et animée d'une profonde envie de changer le système de l'intérieur. J'ai expérimenté toutes les facettes de l'exercice libéral, du manque de patients au partage de bureau, des milieux défavorisés aux classes aisées. Je sais ce que c'est que d'être contraint de changer de cabinet, de racheter une patientèle, mais aussi que de travailler en individualisant chaque suivi, en collaborant avec les partenaires, en me formant sans cesse, et ça, c'est génial. Me former sans cesse, aujourd'hui ? Vous n'y pensez pas. Du matériel suffisant et renouvelé en fonction des besoins ? Vous rêvez. Je suis salariée de la fonction publique hospitalière, et je suis censée m'occuper de 80 situations différentes, dans des conditions plus qu'aberrantes. Pour un traitement plus avantageux que les irrégularités et l'insécurité sociale du libéral ? Que nenni, pour 1250€ nets environ. A ce stade, j'ai le choix entre la reconversion et me battre pour une reconnaissance réelle de notre métier, pour arrêter d'être écœurée parce qu'on s'occupe de la santé des gens avec des moyens indécents, indigents. Nous sommes pros de santé, nous sommes experts en communication, alors en avant les idées neuves.
Marion RIBEYRE
Orthophoniste exerçant en libéral, dont l'expérience personnelle et professionnelle a renforcé l'attachement à la liberté, à la coopération et à l'humain. À la fois actrice à plein temps du système de santé, témoin direct dès l'enfance (le soin, c'est de famille...) puis témoin professionnellement impliquée (exercice de groupe, notamment en maison médicale) de mutations qui ont malmené ce même système, au gré de décisions arbitraires et de négligences aberrantes, j'ai décidé d'agir et de m'engager. Parce que la force vient de l'union des idées, et qu'elle est efficace si elles sont portées par ceux qui agissent sur le terrain, j'ai posé avec quelques autres les pierres d'un collectif, ORA, tout en faisant front avec d'autres soignants engagés au sein d'autres associations pluriprofessionnelles. Je tire ma force de la construction conjointe de projets, de la solidarité qui rend libre, de l'entraide qui permet l'autonomie, mais aussi de mon quotidien avec les patients et du recul que me permet la vie que j'ai construite. Je crois à l'intelligence de terrain, à l'audace de projets pragmatiques sans langue de bois. Je souhaite contribuer à développer ce laboratoire d'idées qu'est ORA depuis le début, pour que puissent voir le jour des projets élaborés et portés par et pour des soignants, dans l'intérêt de leurs patients comme d'eux-mêmes, afin qu'ils puissent soigner correctement tout en s'épanouissant dans leur métier. C'est de là que peut venir la cohérence d'une nouvelle donne dans notre profession, dont je sens monter la nécessité depuis mes débuts en 2003 et que j'accompagne depuis la Haute-Loire avec énergie.